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Comment les gens réagissent-ils face aux informations qu'on leur soumet ?

​​​Vocabulaire :

Concept d’influence : Un émetteur doté d’une intention « 1 » (une entreprise) transmet un message à un récepteur (vous) doté d’une intention « 2 » dans le but de modifier celle-ci pour la transformer en intention « 1’ ». Cette intention « 1’ » sert les intérêts de l’émetteur (volonté d’acheter un produit).


Réponse cognitive : réponse que vous émettez suite à la réception d’un message (auditif, visuel, sensoriel) quelconque. Ce n’est pas forcement ce que vous dites, mais bien ce que vous pensez.


Heuristique : règle de décisions simples conçues comme structures de connaissances pour formuler son jugement. Autrement dit, un « préjugé ».


Emotion : trouble de l’adaptation (le sujet ne dispose pas de réponses toutes prêtes), perturbation de son activité et de ses représentations.

Introduction

Le but premier des médias actuels est d’informer le public de manière objective et complète.

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Cependant, pour vivre, ces entreprises (télévision, presse) ont des obligations de résultats que cela soit en terme d’audience ou d’exemplaires de journaux vendus. Ils sont donc amenés à utiliser des procédés attractifs et souvent subjectifs afin de réaliser leur chiffre minimal.

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Nous nous sommes donc intéressés aux différentes réactions qu’un même message pouvait susciter chez les informés.

Comme chaque personne est unique, elle va réagir différemment face à une information. Cette réaction va dépendre de son environnement socioculturel, de son éducation, son caractère, et plus généralement, de son attitude par rapport au message.
En effet les personnes ont une attitude différente vis-à-vis d’un message donné. D’après les travaux de Petty-Cacioppo, professeur de psychologie dans une université de l’Ohio, on distingue deux types d’état : concerné et peu/pas concerné.


- Chez les personnes concernées, les réponses cognitives émises suite à la réception d’un message (publicitaire ou non) sont plus nombreuses. Les réactions seront aussi plus vives. L’analyse des arguments et de leur crédibilité est aussi plus aboutie.



- Au contraire, chez les personnes peu concernées, un manque de motivation à suivre le fil du message sera présent: il utilisera des heuristiques, et n’analysera pas le contenu comme un récepteur motivé le ferait.





Prenons l’exemple d’un message publicitaire à tendance heuristique « envoie PROUT au 06969 »: ce message mise tout sur l’utilisation des heuristiques pour atteindre son but. En effet, après un sondage rapide, une grande majorité des personnes répondent négativement aux stimuli générés.


Nous ne nous sentons donc pas concernés par cet appel à la consommation et donc s’en suit un manque de motivation pour analyser les arguments affichés. La voie heuristique se met donc en place afin de survoler le contenu et d’émettre une réponse. La forme de cette réponse dépendra de l’attitude initiale que vous avez face au message ou au produit et, du nombre d’arguments apportés. Ici il n’y aura pas d’analyse des arguments en profondeur mais bien de la quantité, qui renforcera ou non le « poids » de ces derniers. Le message va également jouer sur la notion de sentiments, ce qui peut modifier leur comportement habituel (impulsivité).

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​Et ce n’est pas le seul dispositif mis en place pour arriver à cette fin, les images suscitent également beaucoup d’émotion en rendant le discours inutile et procurant des sensations impossibles à exprimer par de simples mots. Lors de situations catastrophiques, des images « choc » sont de plus en plus diffusées afin de heurter et d’attirer. De par sa nature, l’homme ne peut pas rester spectateur impuissant face à la mort ou à la douleur, face à cette émotion trop forte, il peut se dégager un élan de solidarité. En effet, il a été constaté une augmentation du nombre de dons pour venir en aide aux sinistrés proportionnellement au nombre d’images « choc » diffusées dans les médias.

Cette image « choc » montre un soldat français envoyé au Mali pour rétablir l’ordre dans ce pays et aider le gouvernement à lutter contre la menace islamiste. Ce soldat porte un foulard où nous pouvons voir une tête de mort dessinée. Ce signe n’est pas en corrélation avec la volonté de l’armée française au Mali.

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Il suggère que les soldats ne sont pas en mission de maintien de la paix mais bien partis pour « faire la guerre comme dans un jeu vidéo ». Nous pouvons facilement comprendre que ce cliché a été réalisé pour interpeller le lecteur, car il n’est pas des plus neutres dans le contexte de la guerre au Mali.


Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres sur la manière dont les médias proposent des informations pour attirer ou inciter à un jugement erroné.

Conclusion

Nous avons pu voir au travers de différentes voies que l’homme ne réagit pas forcément de la même manière selon la façon dont lui est présentée l’information.

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En effet, les messages publicitaires insistent sur différents points comme l’utilisation des heuristiques. Les articles de journaux, de presse, ou télévisés utilisent des tournures ou des images afin de susciter des émotions qui affecteront notre jugement final.

Salomé ​ RIOULT

Rémy VINCENT

Dans le cas de notre exemple, le message va tenter de provoquer chez nous la réaction suivante : « On essaye pour dire  "je l’ai   fait"  ? / On essaye pour le fun ? » Car si nous réfléchissions un minimum, nous nous apercevrions de l’inutilité de la chose.
Tout n’est pas affaire de publicité, nous allons donc maintenant nous baser sur des informations issues de la presse.
Les médias peuvent générer de l’émotion chez leur auditoire afin de modifier leur perception initiale de l’information. En effet l’émotion a une forte tendance à soustraire chez l’individu sa capacité de raisonnement rationnel et augmente le pouvoir de pénétration du message. Effectivement, nous retenons mieux les choses qui nous ont marqués au cours de notre vie.

Etymologiquement parlant, les mots émotion et motivation sont très proches, ils partagent la même racine « mover ».
Lorsque nous sommes émus, la réponse cognitive est plus marquée, que cela de manière positive ou négative à l’encontre de l’information. Certains dispositifs sont plus enclins à provoquer de l’émotion chez nous, comme l’information en direct (24h/24) qui donne l’information de manière instantanée, brute. Cela ne nous permet pas de prendre du recul par rapport à l’information, de plus cela laisse une grande place aux imprévus.
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Ce sont ces imprévus qui sont propices au surgissement de l’émotion chez le récepteur du message. Cette émotion prend le pas sur un quelconque début de raisonnement; elle nous empêche donc de relativiser l’information.
Cette « arme » de persuasion est utilisée par les politiciens qui profitent du choc d’une partie de la population: par exemple lors de fusillades aux Etats-Unis qui relancent le débat sur la modification du second amendement de la constitution, à savoir le libre port d’armes sur l’ensemble du territoire.

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